Synthèse PREPP

Programme Régional d’Education et Formation des Populations Pastorales en zones transfrontalières (PREPP)

Projet no.

7F-06852.01

Pays ou région

Régional Afrique de l’ouest (DAO)

Thème prioritaire de la DDC

Education de base et formation professionnelle

Résumé

Le Programme Régional d’Education et Formation des Populations Pastorales en zones transfrontalières (PREPP) a été formulé avec des organisations d’éleveurs d’Afrique de l’Ouest ; il vise à satisfaire leurs droit et besoins éducatifs afin de réduire la marginalisation sociale, politique et économique vécue par ces communautés. Cinq (5) zones transfrontalières sont ciblées en raison de la forte transhumance qui s’y déroule et des conflits engendrés, de l’accès aléatoire à l’éducation dans ces espaces et d’appuis peu développés. En outre, la dimension transfrontalière permet d’influencer les politiques nationales et sous régionales.

Contexte

Au Sahel, l’économie dépend beaucoup de l’élevage. Pourtant, les éleveurs restent largement exclus des systèmes éducatifs, basés sur la sédentarité et les métiers urbains. Il s’en suit : une paupérisation des communautés, une faible intégration de leurs besoins dans les stratégies de développement, des conflits fréquents avec les agriculteurs et autorités. C’est en réponse à ces défis que le PREPP est mis en œuvre dans 5 zones transfrontalières, lieux où les tensions s’exacerbent et les interventions manquent.

Objectif général

Parvenir à une meilleure intégration sociale, politique et économique des populations pastorales transhumantes des zones transfrontalières par l’éducation et la formation professionnelle

Résultats clés et leçons acquises des phases précédentes (crédit d’ouverture/action pilote)

-Conception et mise en œuvre d’une offre éducative pionnière, adaptée à la mobilité des éleveurs dans la zone transfrontalière Burkina Faso / Bénin

-708 éleveurs transhumants (15 ans et plus) dont 123 femmes ont accédé à deux ans d’éducation de base en langue nationale

-Partenariat établi entre les acteurs institutionnels concernés du Burkina et Bénin (leaders pastoraux, Ministères, collectivités territoriales, ONG)

Objectifs spécifiques (outcome) de la phase

-Les éleveurs transhumant (15 ans et +) accèdent à un système éducatif pertinent favorisant leur développement économique et leur permettant de s’affirmer comme citoyens;

-Des comités de gestion de projets territoriaux existent dans chaque zone transfrontalière et gèrent les questions éducatives au niveau local;

-Les Etats et institutions africaines régionales (CEDEAO, CEMAC, UEMOA, UEMAC) allouent des ressources à l’éducation en milieu pastoral

Extrants (outputs) clés de la phase

-10’000 éleveurs transhumants (15 ans et plus) dont 3’000 femmes accèdent deux ans d’éducation de base de qualité et adaptée à leur mobilité

-8’000 éleveurs transhumants dont 2’400 femmes bénéficient de formations professionnelles appropriées à leurs défis sociaux, économiques et politiques

-Les organisations pastorales mènent des plaidoyers en faveur de l’éducation/formation de leurs membres

-Des financements sont mobilisés (national et sous régional) en faveur de l’éducation en milieu pastoral

Groupe cible

Eleveurs transhumants âgés de 15 ans et plus évoluant dans 5 zones transfrontalières d’Afrique de l’Ouest ; les frontières concernées sont :

– Burkina Faso/Bénin/Togo,

– Mali/Burkina Faso,

– Niger/Bénin,

– Tchad/Niger,

– Mauritanie/Mali

Partenaire contractuel pour la mise en œuvre:

Association pour la promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS) et Fiduciaire à recruter par appel d’offre

Coordination synergies (autres projets/acteur)

Association pour la promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS) et Fiduciaire à recruter par appel d’offre

Autres partenaires :

Potal Men, Bénin ; Anda et Pinal, Burkina ; Delta Survie, Mali ; AREN Niger ; GNAP Mauritanie

ARDB Tchad, CORADE, Pamoja

Orientation stratégique

  • Au Sahel, la transhumance représente une pratique et un mode de vie séculaire des communautés d’éleveurs peuhls, touaregs, maures, etc…; elle consiste à se déplacer avec les troupeaux et une partie de la famille à la recherche d’un environnement plus favorable en pâturage et en eau au gré des saisons. Ce système d’élevage mobile est une stratégie qui a favorisé la survie des populations lors des grandes crises éco-climatiques.
  • Les spécialistes s’accordent à dire que le pastoralisme transhumant (voir glossaire, Annexe3) préserve l’environnement et qu’il est rentable et compétitif. Il est aussi profondément ancré dans l’histoire des communautés citées et préserve leur identité.
  • Malgré son importance sur les plans économique et socio-culturel, le pastoralisme est confronté à de graves contraintes : réduction des zones de pâturages, insuffisance des couloirs de transhumance, méconnaissance de la réglementation adoptée par les Etats, prélèvement de taxes abusives, etc…En outre, l’élevage a été insuffisamment intégré dans les stratégies de développement rural. L’ensemble de ces faits a entraîné une marginalisation des éleveurs et de fréquents conflits, parfois meurtriers, avec les agriculteurs sédentaires et les autorités.
  • Cette situation est exacerbée par le fait que les éleveurs accèdent très difficilement à l’éducation et à la formation, en raison de : l’incompatibilité du système éducatif –fixe- avec leur mobilité et l’inadaptation des programmes existant à leurs valeurs et besoins.
  • L’éducation et la formation sont une priorité du Message 2013-2016. La DDC a formulé des Lignes directrices qui visent : l’accès des groupes défavorisés à une éducation et formation de qualité, l’adaptation des offres à la diversité des groupes sociaux et milieux de vie, la gouvernance partenariale des systèmes ; les appuis de la DDC s’inscrivent aux niveaux local, national, sous régional et international, cherchant à influencer les politiques dans une logique ascendante. La Division Afrique de l’Ouest (DAO) a l’éducation et la formation pour priorité ; elle a en outre décidé de renforcer ses appuis au niveau sous régional.
  • En Afrique de l’Ouest et au Tchad, la DDC est reconnue par les Etats comme un partenaire clé, soutenant des offres éducatives innovantes orientées vers les descolarisés et non scolarisés.
  • Le Programme Régional d’Education et Formation des Populations Pastorales en zones transfrontalières (PREPP) concerne les éleveurs âgés de 15 ans et plus, transhumant dans 5 zones transfrontalières d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso/Bénin/Togo, Mali/Burkina Faso, Niger/Bénin, Tchad/Niger, Mauritanie/Mali). Ces zones sont le choix des ONG et organisations pastorales qui traitent la question de l’éducation en milieu pastoral depuis 2010 avec l’appui du Groupe thématique Education/Formation de la Division Afrique de l’Ouest. De fait, ces organisations sont les partenaires de mise en œuvre du PREPP. [1]
  • Les zones transfrontalières sont des espaces où les difficultés des éleveurs s’accroissent alors que les actions des Etats restent souvent nationales; en matière d’éducation, la DDC (appuis pays) se situent rarement en zones transfrontalières et concernent surtout les communautés sédentaires ; le PREPP est donc complémentaire aux appuis existant. En outre, intervenir en zones transfrontalière permet de produire des effets aux niveau national et sous régional. Pour une raison de faisabilité, le Programme cible les jeunes de plus de 15 ans et pourrait s’élargir aux enfants hors du système scolaire (en fonction des situations). Le programme s’adresse à tous les éleveurs mobiles quelles que soient leurs origines -peulhs, touaregs, maures, etc…- qui varient selon les pays.
  • Le Programme Régional s’inspire d’une action pilote soutenue par la DDC Bénin dès fin 2011 ; grâce à une Petite Action, le Programme d’Education des Pasteurs Nomades (PEPAN) formulé par Anda&Pinal, Potal Men et l’APESS a démarré dans la zone transfrontalière Burkina/Bénin.
  • Cette action est pionnière car elle place la mobilité des populations au centre de la stratégie éducative. En termes de résultats : plus de 700 éleveurs (123 femmes) ont suivi des cours dans 25 centres de part et d’autre de la frontière ; les leaders pastoraux ont identifié les sites d’éducation, recruté les apprenants et assuré le suivi des centres en participant aux comités de gestion scolaire. Une collaboration inter-pays s’est établie entre les services des Etats du Burkina et Bénin ainsi qu’avec les collectivités. A la demande des autorités, l’action s’est élargie au Nord du Togo qui connaît des flux migratoires importants et souvent litigieux.
  • L’action pilote permet aussi de tirer des leçons pour la formulation du programme régional telles que : i) la nécessité de maîtriser les stratégies de mobilité des populations (qui se déplace ? quand ? où ?), ii) les atouts et limites de l’approche Pédagogie du Texte (PdT) en milieu pastoral : les contenus sont adaptés aux réalités mais le volume horaire et le niveau requis des facilitateurs locaux pour la PdT ne sont pas atteints, iii) les éleveurs, jugés réticents à l’école, sont acquis à la cause dès que l’offre est adaptée à leurs mode de vie et leurs intérêts.
  • Compte tenu de l’ampleur de la problématique, le PREPP va durer 12 ans (2013-2025). Le désengagement de la DDC est prévu selon la logique suivante : i) en phase 1, la maîtrise d’ouvrage du programme est assurée par l’APESS, organisation africaine sous régionale qui renforce les compétences des acteurs locaux  (comités de gestion transfrontaliers) afin qu’ils assument le portage du programme en phase 2, ii) Les Etats (structures centrales et déconcentrées des Ministères de l’Education, Formation, Elevage) ainsi que les institutions régionales (CEDEAO, UEMOA, CEMAC, UEMAC) sont impliqués dans le programme dans la perspective d’allocations budgétaires au profit de l’éducation des populations pastorales (relais).

Objectifs

  • La finalité du Programme est de :
  • Ø Parvenir à une meilleure intégration sociale, politique et économique des populations pastorales transhumantes des zones transfrontalières par l’éducation et la formation
  • Les objectifs stratégiques sont les suivants :
  • Ø Les éleveurs transhumant (15 ans et +) en zones transfrontalières accèdent à un système pertinent d’éducation et formation professionnelle favorisant leur développement économique et leur permettant de s’affirmer comme citoyens ;
  • Ø Des comités de gestion de projets territoriaux orientent et gèrent l’éducation et la formation des populations pastorales dans chaque zone transfrontalière ;
  • Ø Les Etats et les institutions africaines sous régionales (CEDEAO, CEMAC, UEMOA, UEMAC) allouent des ressources humaines et financières à l’éducation/formation des populations pastorales.
  • Chaque objectif se décline en résultats et indicateurs (Annexe 1, cadre logique). Les principaux changements attendus sont :
  • ü L’adhésion des populations pastorales à l’éducation et leur participation à la gestion de l’éducation au niveau local;
  • ü L’amélioration des conditions d’exercice de la transhumance en zones transfrontalières (réduction des conflits, respect et/ou application des textes, etc…) ;
  • ü La prise en compte des besoins éducatifs des populations pastorales dans les politiques, les programmes et les budgets nationaux et sous régionaux.
  • Pour la DDC, la finalité est de soutenir des alternatives éducatives appropriées aux éleveurs mobiles et d’assurer leur reconnaissance par les Etats et les institutions sous régionales africaines en vue de leur extension au-delà des 5 zones transfrontalières ciblées par le PREPP.
  • Les thèmes transversaux de la DDC sont intégrés dans le PREPP. Le genre est pris en compte dans les formations, les contenus éducatifs, le plaidoyer, etc… En milieu pastoral, les filles et les femmes sont moins mobiles que les hommes : des réflexions centrées sur leur situation devront être conduites afin de développer, à terme, des réponses éducatives adaptées. La gouvernance est au cœur de la stratégie d’intervention du PREPP, consistant à lier et responsabiliser les acteurs locaux, nationaux et régionaux à gérer l’éducation et la formation.

Stratégie d’intervention

  • Le programme a été conçu de manière participative : dans chaque zone transfrontalière, des études diagnostiques ont impliqué toutes les parties prenantes et ont porté sur 5 thèmes au fondement du programme : i) la composition socio-démographique, 2) les trajectoires de mobilité des populations, 3) la situation éducative, 4) les conflits, 5) les partenariats à établir. Une étude exploratoire sur les opportunités de formation professionnelle des jeunes a été effectuée dans la zone Burkina/Bénin. Les résultats de ces réflexions ont été débattus et validés lors d’un atelier sous régional organisé par la DDC (Ouagadougou, avril 2013); cet atelier d’analyse critique des orientations et du dispositif institutionnel du programme a regroupé 25 participants/es issus d’organisations de la Sous région spécialisées en éducation, formation, pastoralisme et citoyenneté ; les bureaux de la DDC d’Afrique de l’Ouest étaient présents ainsi que l’UEMOA. La stratégie d’intervention du PREPP repose sur les éléments suivants :
  • Au niveau local, des ONG spécialisés en éducation, appelées « opérateurs de zone » conçoivent et mettent en œuvre les offres éducatives. Dans chaque zone, deux ONG sont situées de part et d’autre de la frontière : elles collaborent avec les acteurs locaux (chefs traditionnels, communes, services techniques déconcentrés) des deux pays et formulent un plan d’action annuel d’appui à l’éducation des populations pastorales ; ce plan précise notamment les sites et périodes où l’éducation sera dispensée : cet aspect est très important car les centres peuvent se situer : i) dans les terroirs d’attache avant les départs en transhumance, ii) dans les sites de transit durant la transhumance ou iii) dans les sites retour en fin de transhumance. La pédagogie retenue par les opérateurs est l’approche REFLECT [2] : elle est plus flexible et moins exigeante que la Pédagogie du Texte tout en assurant la qualité-. Par rapport au développement des compétences techniques et professionnelles (DCTP), tout est à construire en milieu pastoral ; l’enjeu est de soutenir le développement d’offres de formation de proximité, diversifiées, flexibles/modulaires, certifiées à terme. La formation démarre avec un bilan de compétences permettant aux jeunes de se projeter dans un horizon de 10 ans et d’identifier les formations utiles à leurs projets (insertion dans le milieu privilégiée). En Afrique de l’ouest, au niveau pays, la DDC dispose d’expériences d’appui à la formation rurale qui seront étendues grâce à l’intervention du PREPP.
  • A moyen terme, les processus de décentralisation et d’intégration sous régionale se traduiront par l’existence de comités de gestion de projets territoriaux; ces comités auront la mission de gérer le développement économique et social sur le territoire dont ils ont la responsabilité. La phase 1 du PREPP permet d’accompagner les comités de gestion dans chaque zone transfrontalière afin qu’ils assurent le portage du programme en phase 2. L’avantage de l’approche territoriale est d’inscrire les projets éducatifs des populations pastorales dans la planification locale afin de bénéficier d’autres appuis ultérieurement.
  • Au niveau national, les Ministères de l’Education et de la Formation professionnelle des pays touchés par le programme sont impliqués dans le suivi-évaluation à travers leurs structures déconcentrées. Les structures centrales sont membres du cadre d’orientation du programme au niveau sous régional et peuvent participer au comité de pilotage du programme dans les zones transfrontalières liées à leur pays. Ces structures sont responsabilisées dans la perspective d’intégrer l’éducation des populations pastorales dans les programmes et budgets nationaux.
  • Au niveau sous régional, l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS) assurera la coordination du programme, le renforcement de compétences des parties prenantes et le dialogue politique en faveur de l’éducation des populations pastoralesauprès des Etats et des institutions africaines (CEDEAO, UEMOA, CEMAC, UEMAC). Elle assume déjà ces rôles dans l’action pilote PEPAN ; en ce sens, l’APESS est qualifié « d’opérateur stratégique » du programme. Sur le plan sous régional, l’APESS associera Billital Maarobé, réseau sous régional d’éleveurs, très impliqué dans la défense du pastoralisme transhumant.
  • Une fiduciaire sera recrutée sur appel d’offres ; sa mission sera double : assurer la gestion financière globale du programme, y inclus le reporting et renforcer les compétences en gestion financière des opérateurs de zone, des comités de gestion transfrontaliers et de l’APESS.
  • Le backstopping du PREPP sera effectué par IPAR, Initiative Prospective Agricole et Rurale, compte tenu de sa maîtrise de la problématique de l’éducation/formation en milieu rural, plus spécifiquement pastoral en Afrique de l’Ouest. IPAR assure avec satisfaction le backstopping de certains appuis pays de la DDC. Les fonds liés au backstopping sont gérés par la DDC.
  • La durabilité des résultats du PREPP découle de la formulation du programme par les acteurs de la Sous région et leur responsabilisation pour sa mise en œuvre. En outre, l’existence de l’action pilote à la frontière Burkina/Bénin permet de « tester » des approches avant de les étendre aux autres zones. Finalement, le PREPP s’est construit à partir d’expériences éducatives réussies soutenues par la DDC dans certains pays ; ces expériences sont focalisées sur les populations sédentaires et n’ont pas abordé la dimension transfrontalière. Le programme régional est en parfaite complémentarité avec ces appuis pays.
  • Les opportunités de passage à l’échelle du PREPP : le soutien de la DDC devrait être progressivement remplacé par des financements des institutions sous régionales, des Etats et des collectivités. Les programmes pays de la DDC ont des expériences d’appuis financiers décentralisés qui seront exploitées par le PREPP.

Evaluation des parties prenantes

  • Les ONG: les ONG appelées « opérateurs de zones » disposent d’expériences avérées en éducation : Anda et Pinal, Potal Men, Delta Survie et ARDB mettent en œuvre des programmes d’éducation en milieu pastoral depuis des années, souvent avec l’appui de la DDC; la stratégie éducative est toutefois fixe (sauf dans le cas des écoles mobiles, Delta Survie) et n’a pas touché l’espace transfrontalier. Les organisations pastorales telles que l’Association pour la Revitalisation de l’Elevage au Niger (AREN) et le Groupement National des Associations Agro-Sylvo-Pastorales (GNAP) de Mauritanie ne sont pas spécialisées en éducation mais ont intégré cette question dans leur plan stratégique ; elles détermineront les modalités d’intervention possibles (recrutement d’un/e chargé/e de programme éducation au sein de la structure ou contractualisation avec une ONG experte en éducation dans la zone). Toutes ces organisations ont une forte légitimité dans leur milieu, à même d’assurer la mobilisation communautaire indispensable à la réussite du programme. Ces organisations ont en outre activement participé aux concertations pilotées sur le sujet par la DDC depuis 2010 ; l’engagement de ces organisations est à l’origine du PREPP.Un accompagnement des ONG sera nécessaire pour assurer une logique d’intervention partenariale (éviter logique projet, favoriser la mise en lien des acteurs, la responsabilisation des comités de gestion transfrontaliers, etc.…). L’intégration de la Gestion de Programme Sensible aux Conflits (GPSC) nécessitera aussi des formations.
  • L’APESS : créée en 1989, l’APESS intervient dans 11 pays africains et a 35’000 membres lui permettant de toucher plus de 70’000 ménages. Dans son plan stratégique 2012-2017, l’APESS s’est fixé l’objectif de : « promouvoir l’APESS comme un espace « suudu andal » (maison de la connaissance) destiné à développer et à renforcer la capacité et l’autonomie de réflexion des éleveurs et de leurs enfants ». L’APESS intervient dans l’action pilote PEPAN et a déjà mené des plaidoyers au Burkina Faso, Bénin, Togo, et Tchad ; ces plaidoyers devraient aboutir à la signature de Conventions d’allocation de fonds publics au programme régional.
  • Les Ministères (Education, Formation): leur rôle est d’assurer le suivi-évaluation du programme; à l’image du PEPAN, des missions de suivi conjointes (inter-pays) sont organisées. Il sera nécessaire de former les agents de l’Etat aux approches pédagogiques utilisées. Les Ministères de la Formation professionnelle ont tendance à s’occuper en priorité de l’enseignement technique (lycées en zones urbaines, péri-urbaines) ; leur engagement dans le développement d’offres pour les déscolarisés/non scolarisés du milieu rural et la certification de ces offres nécessitera des appuis (ingénierie de formation) ; les agents des Ministères de l’Elevage seront sollicités pour concevoir ou dispenser des modules de formation sur des enjeux liés à l’élevage.
  • Les Institutions africaines régionales: l’UEMOA a participé à la validation des orientations du PREPP; marquant son intérêt, elle a invité la DDC à la Conférence des Ministres de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de l’UEMOA (Bénin, juillet 2013). Dans son plan stratégique, l’UEMOA indique: le plaidoyer pour plus de ressources fiscales des Etats à la formation professionnelle et la démultiplication d’expériences novatrices de formation professionnelle aboutissant à l’employabilité des jeunes ; la capacité à opérationnaliser ces objectifs est à approfondir. Les autres institutions régionales seront aussi approchées par l’APESS afin d’analyser les possibilités d’alliances stratégiques et de mobilisation financière pour le PREPP.

Gestion des risques

  • Les principaux risques auxquels le programme pourrait être confronté sont les suivants ; les mesures à prendre sont détaillées (Annexe 5) :
  • Ø Manque de volonté politique des Etats et des institutions régionales par rapport à l’éducation/formation des populations pastorales et insuffisance de soutiens financiers
  • Ø Persistance de la crise malienne et propagation de l’insécurité dans la sous-région
  • Ø Difficulté de coordination des différentes zones et de l’ensemble des acteurs impliqués dans le programme sous régional (programme lourd devenant ingérable)

Monitoring et pilotage

  • La planification et le suivi opérationnel du programme se fait dans chaque zone transfrontalière par les ONG/opérateurs de zone, en collaboration les services de l’Etat et les collectivités territoriales. Semestriellement, un atelier de planification et de suivi est réalisé avec les comités de gestion des projets territoriaux dans chaque zone transfrontalière.
  • Au niveau sous régional, un comité d’orientation assure le suivi stratégique du programme; il se réunit une fois par an dans l’un des 7 pays appuyés. Le comité est composé des entités suivantes: les opérateurs de zone et de représentants de chaque comité de gestion transfrontalier (local), les Ministères de l’Education, la Formation et l’Elevage des pays inclus dans le PREPP (national) ainsi que des Institutions africaines régionales.  La DDC participe au comité et d’autres bailleurs ou organisations peuvent être invités.
  • Des plans et rapports opérationnels semestriels sont produits par les opérateurs de zone du programme et sont consolidés par l’APESS et transmis à la DDC ; les budgets et rapports financiers semestriels sont conjointement analysés avec la fiduciaire.
  • Le bureau de la DDC au Bénin, par le biais de la Conseillère régionale en Education/Formation et les services financiers, assure le suivi du programme. Il s’effectue par des visites de terrain et des réunions avec l’opérateur stratégique, le backstoppeur et la fiduciaire.
  • Les autres bureaux de la DDC en Afrique de l’Ouest et au Tchad sont invités à participer aux moments forts du programme en zones transfrontalières (atelier de planification/bilan, mission de suivi); ils reçoivent des informations sur les évolutions significatives du programme (rapports comité d’orientation, évaluation, backstopping) ; ils sont invités au comité d’orientation.
  • Une évaluation externe du programme est prévue en mi-2016.

    [1] Potal Men, Bénin ; Anda et Pinal, Burkina Faso ; Delta Survie Mali ; Association pour la Revitalisation de l’Elevage/AREN, Niger, Association Régionale pour le Développement du Batha, Tchad ; Groupement National des Associations Agro-sylvo Pastorales/GNAP Mauritanie, Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane/APESS (11 pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre dont tous les pays concernés par le PREPP).

     [1]REFLECT est une approche pédagogique issue des réflexions de Paolo Freire qui a développé le concept d’éducation conscientisante ; la question du pouvoir est placée au centre du processus

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