
Une bourse du foin à Guassel au Niger.
APESS
Tous les dimanches, en sortant par le Sud de Niamey pour aller à Say, on tombe sur un marché très animé après 30 Km environ ; c’est le marché de Guassel dans la Commune rurale de Youri. En cette période, c’est le foin sous toutes ses formes qui est dominant.
De plus en plus et dans toutes les contrées rurales le foin tend à devenir de l’or tant la demande ne cesse de croître ; et dès la fin de la saison pluvieuse, c’est la ruée vers l’or vert ou déjà jauni. Il faut alors protéger ce dont on dispose ou vite s’approvisionner si on n’en a pas. Le marché de Guassel voit chaque dimanche des charrettes surchargées de foin déboucher de partout ; ce sont des paysans qui ont compris qui ce produit naturel est devenu une source supplémentaire de revenus pour eux.
Les acheteurs sont nombreux et divers : des éleveurs producteurs de lait aux éleveurs aux éleveurs pratiquant l’embouche en passant par ceux qui sont appelés « nouveaux acteurs » c’est à dire de nouveaux riches citadins se voulant « apprentis fermiers » autour des villes (les péri-urbains). Les offres sont diverses tant en quantité qu’en nature : charretées ou bottes (de toutes tailles), tiges de mil ou de sorgho, feuilles de haricots ou d’arachides, herbes fourragères ou simples, tout vert ou déjà sec ! Les coûts sont divers en conséquence.
Dans de nombreux marchés ruraux sahéliens le foin est devenu une marchandise ordinaire ; son prix fluctue fortement en fonction des périodes de l’année : une botte vendue à 100 francs CFA en novembre pourrait coûter jusqu’à 500 francs CFA en mai.
Il faudra que les autorités spécialisées jettent un regard critique sur cette pratique grandissante afin d’en saisir tous les intérêts présents et tous les dangers éventuels ; nos États pourraient même faire faire des études solides sur la problématique car ç’en-est devenu une.
Vécu à Guassel au Niger, le dimanche 29 novembre 2015.
Par Hamidou TIEMOGO